Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/26

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il avait accompli de si merveilleux faits d’armes que, dès lors, il avait acquis le surnom de Lion de Flandre. Le peuple, toujours passionné pour la force et la gloire des armes, fit, du Lion de Flandre, le héros de ses légendes et s’enorgueillit d’obéir à celui qui devait un jour porter la couronne de Flandre. Le duc Guy, à cause de son grand âge, quittait rarement le château de Wynendael et n’était d’ailleurs guère aimé des Flamands. Robert reçut alors, de la voix populaire, le titre de comte, et fut considéré et obéi dans tout le pays à l’égal et plus que le véritable seigneur et maître.

À sa droite chevauchait Guillaume, son plus jeune frère, dont les joues pâles, le visage mélancolique et la physionomie maladive contrastaient avec les traits mâles et bronzés de Robert. Son costume ne différait en rien de celui de son frère, à l’exception du sabre recourbé qu’aucun autre chevalier que Robert ne portait.

Venaient ensuite pêle-mêle de nombreux seigneurs français ou flamands. Les principaux d’entre ces derniers étaient : Gautier, sire de Maldeghem ; Charles, sire de Knessalare ; le sire d’Akxpoele ; Jean, seigneur de Gavre ; Diederik de Vos, et Gérard de Moor.

Jacques de Châtillon, Guy de Saint-Pol, Raoul de Nesle, et leurs compagnons, chevauchaient confondus au milieu des seigneurs flamands et s’entretenaient courtoisement avec eux.