Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consolations, et je m’en montrerai digue par la patience et les prières. Allez, mon père, donnez-moi encore un baiser, et que les anges du ciel vous accompagnent !

— Doyens, dit Robert, je vous donne le commandement de mes hommes de Bruges ; maître de Coninck, soyez général en chef. Maintenant je vous supplie d’amener une brave femme auprès de ma fille et de lui procurer d’autres habillements. Vous l’emmènerez d’ici et la garderez de toute insulte ; je la mets sous votre garde, pour qu’elle soit traitée selon son rang. Maître Breydel, veuillez faire avancer mon cheval.

Après que Robert eut pris congé de ses deux frères, il étreignit sa fille dans ses bras, et la regarda avec une si tendre attention, qu’on eût dit qu’il voulait graver ses traits chéris dans son souvenir. La jeune fille l’embrassa plusieurs fois en le serrant étroitement.

— Maintenant, mon enfant, reprit Robert, console-toi, je reviendrai bientôt pour toujours. Dans peu, Adolphe, ton frère, sera de retour.

— Ô dites-lui que je le supplie de se hâter ! Allez maintenant, à la garde de Dieu, mon cher père, je ne pleurerai pas à votre adieu !

Robert quitta enfin sa fille et monta à cheval ; les autres chevaliers en firent de même. Aussitôt que Mathilde entendit le pas des coursiers, des larmes roulèrent sur ses joues, malgré sa promesse ; cepen-