Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/413

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Dès que le jeune guerrier fut arrivé avec ses cavaliers sur le marché du Vendredi, les anciens des métiers lui apportèrent les clefs, et il fut acclamé comte de Flandre temporairement, c’est-à-dire jusqu’à la délivrance de son frère Robert de Béthune. Les Brugeois crurent alors avoir recouvré entièrement leur liberté ; puisqu’ils avaient maintenant un prince qui pouvait les mener au combat. Les cavaliers furent logés chez les principaux citoyens ; l’empressement et le tumulte étaient tels qu’on se battait pour saisir la bride du cheval, car chacun voulait avoir chez lui un des compagnons du comte. On peut s’imaginer avec quelle cordialité et quelle joie furent reçus et traités ces cavaliers si bien venus.

Guy, après avoir confirmé le gouvernement institué par de Coninck, se rendit, sans tarder, à l’hôtel de Nieuwland, et, après avoir embrassé à plusieurs reprises sa nièce souffrante, il lui raconta, pour la réjouir, comment il avait chassé les Français du château de Wynendael qu’elle aimait tant. Un splendide repas, que Marie avait fait préparer pour fêter l’heureux retour de son frère, les réunit tous à table. Ils burent à la délivrance des Flamands encore captifs, et donnèrent encore une larme à la douloureuse mémoire de Philippine, morte victime du poison.