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XIX


Il était couvert de sueur et de poussière. Il entre dans la salle d’armes où tous sont réunis, s’agenouille devant le prince et lui annonce le danger qui s’approche. Le prince se lève, promène son regard autour de lui, et s’écrie tout tremblant encore de rage : — Aux armes pour la patrie ! aux armes pour Dieu, chevaliers !
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxJ. A. de Laet.



Après la terrible nuit qui avait vu répandre tant de sang français, messire de Châtillon, Jean de Gistel, et quelques autres chevaliers qui avaient échappé à la mort, s’étaient retirés dans les murs de Courtray. Dans cette ville, se trouvait encore une garnison assez nombreuse, qui pouvait s’estimer en sûreté dans la citadelle : c’était sur cette place que les Français comptaient le plus, à cause de ses fortifications inexpugnables. De Châtillon était au désespoir de sa défaite ; une rage muette dévorait son cœur. Il fit venir encore quelques compagnies des autres villes, pour fortifier Courtray contre toute attaque, et donna le commandement de la place au châtelain de Sens, un Flamand renégat. Puis, messire de Châtillon visita de même en toute hâte les autres villes de la frontière, et les garnit des troupes qui restaient encore