Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se virent ainsi délaissées et sans protecteurs, leur angoisse s’accrut ; il leur sembla qu’elles n’avaient plus à attendre que la mort. Dans l’après-dîner, Mathilde quitta la ville avec tous ses serviteurs et toutes ses femmes : ce départ fit croire à un grand nombre qu’on serait plus en sûreté à Courtray. Elles rassemblèrent tout ce qui pouvait s’emporter, et, après avoir fermé les portes, sortirent avec leurs enfants par la porte de Gand. D’innombrables familles prirent ainsi la route de Courtray en baignant de larmes amères le sable du chemin.

La ville de Bruges était muette comme une tombe.

XX


Grand est le héros qui, à la tête d’une troupe de braves, court défendre la liberté, et déploie et fait flotter de nouveau dans les airs le drapeau de la patrie, longtemps insulté et foulé aux pieds par les oppresseurs.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxP. Blommaert.



Il faisait nuit noire quand Guy arriva à Courtray à la tête de seize mille hommes environ. Les habitants, prévenus par des cavaliers envoyés en avant, se trouvaient en foule sur les murs de la ville, et reçu-