Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/464

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dence ses braves Gantois, afin que les Brugeois pussent voir qu’ils ne leur cédaient pas en patriotisme.

Sur l’ordre de Guy, il s’éloigna et gagna le camp, afin de faire goûter à ses hommes un repos dont ils avaient grand besoin.

Dès que les Gantois furent partis, Jean de Renesse entra dans le carré et cria :

— Haut les armes ! Silence !

Le cortége, qui s’était placé au centre de l’armée, se rangea comme auparavant ; chacun se tut au commandement du sire de Renesse, et l’attention de tous se tourna sur le héraut d’armes qui, après avoir répété les trois appels de trompette, lut à haute voix :

« Nous, Guy de Namur, au nom de notre comte et frère Robert de Béthune, Lion de Flandre, à tous ceux qui liront ou entendront lire les présentes, salut :

» Prenant en considération les bons et loyaux services qui ont été rendus au pays de Flandre, et à nous-même par maître de Coninck et par maître Breydel, de Bruges ;

» Voulant leur donner de notre bienveillance un témoignage qui soit connu de tous nos sujets ;

» Voulant, de plus, récompenser leur généreux amour pour la patrie, comme il convient et comme il le faut, afin que le souvenir de leurs fidèles services soit éternellement perpétué ;

» Notre comte et père, Guy de Flandre, nous a donné les pouvoirs nécessaires pour faire savoir que