La nuit était fort avancée quand l’armée de monseigneur d’Artois arriva aux environs de Courtray. Le sire de Châtillon, ayant longtemps habité cette ville, connaissait parfaitement le pays ; c’est pourquoi il fut appelé par le comte d’Artois et invité à choisir le campement qui lui semblerait le meilleur.
Après une courte délibération, les divers corps de troupes prirent un peu à droite et allèrent planter leurs tentes sur le Pottelberg et dans les campagnes avoisinantes[1]. Monseigneur d’Artois, les deux rois et quelques-uns des principaux seigneurs se logèrent au château de Hoogmosscher, voisin du Pottelberg. On plaça de nombreuses sentinelles, et les autres allèrent se livrer au repos sans défiance ni inquiétude ; ils comptaient trop sur leur supériorité numérique, pour songer un instant qu’on pût les attaquer.
L’armée française se trouva donc ainsi campée à un quart de lieue des corps de métiers ; les sentinelles avancées pouvaient s’apercevoir mutuellement.
Les Flamands, à la nouvelle de l’arrivée de l’ennemi, avaient doublé leurs gardes, et ordre avait été donné de ne se reposer qu’en armes.
- ↑ Le comte d’Artois arriva avec le gros de son armée et vint s’établir à un demi-mille de Courtray, sur la montagne de Weelde, qui porte aujourd’hui le nom de Pottelberg, et qui est située entre la Lys et la route qui conduit à Sweveghem. (Voisin.)