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Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/53

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« Jésus-Christ, notre sauveur, ayez pitié de ma sœur. Au nom de votre douloureuse passion, délivrez-la, Seigneur ! »

En entendant le nom du Seigneur, le vieux Guy se découvrit, joignit les mains, et prit part à la prière de Guillaume, et Mathilde s’agenouilla dans un coin de la salle, devant un grand crucifix.

Guillaume poursuivit :

« Sainte Marie, mère de Dieu, je vous en prie, écoutez-moi… Sainte Vierge, consolez-la dans sa sombre prison !

« Ô Jésus, doux Jésus, vous qui êtes plein de miséricorde, ayez pitié de ma pauvre sœur !… »

Guy attendit la fin de la prière, et s’adressant à son fils, sans faire aucune attention à Mathilde :

— Ne te semble-t-il pas, lui dit-il à haute voix, que nous devions une grande reconnaissance à monseigneur de Valois ?

— Monseigneur de Valois est le plus digne chevalier que je connaisse, répondit le jeune homme. Il s’est toujours montré noble et humain envers vous, il a respecté vos cheveux blancs, mon père, et ses paroles ont été des paroles de consolation. Nos malheurs, la captivité de ma sœur seraient finis depuis longtemps si, de les terminer, eût été en sa puissance. Que Dieu lui accorde le salut éternel en récompense des nobles sentiments de son cœur !

— Oui, que Dieu le prenne en miséricorde à sa dernière heure ! répliqua le comte Guy ; car, lui,