Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/54

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notre ennemi, lui, prince du sang royal de France, lui, frère du roi, notre oppresseur, a été assez généreux pour affronter, à cause de nous, la colère et la haine de Jeanne de Navarre ?

— Mais mon père, reprit Guillaume, que peut faire Charles de Valois pour nous et pour ma sœur ?

— Écoute, cher fils ; ce matin, pendant la chasse, il m’a indiqué un moyen de nous réconcilier, Dieu aidant, avec le roi Philippe de France.

Le jeune homme battit des mains avec un joyeux transport, et s’écria :

— Oh ! mon Dieu ! son bon ange a parlé par sa bouche : et que vous faut-il faire pour cela, mon père ?

— Aller avec mes nobles trouver le roi à Compiègne, et faire une soumission.

— Et la reine Jeanne ?

— L’implacable Jeanne de Navarre est à Paris avec Enguerrand de Marigny. Jamais il n’y eut de moment plus propice.

— Fasse le Seigneur que votre espoir ne soit pas déçu, mon père ! Et quand voulez-vous entreprendre ce périlleux voyage ?

— Monseigneur de Valois, suivi de ses chevaliers, viendra nous prendre après-demain à Wynendael. C’est lui-même qui nous servira de guide. J’ai fait mander auprès de moi les nobles qui me sont restés fidèles, et quand ils seront réunis, je leur donnerai connaissance de mon projet. Mais, à propos, où est