Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/533

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

battant. Il venait de rencontrer le mystérieux chevalier, et, comme tous deux allaient vers le même but, ils avaient fait route ensemble[1].

Les Flamands tournèrent les yeux avec un joyeux espoir vers le chevalier à l’armure dorée qui accourait vers eux. Ils ne pouvaient encore lire le mot : Flandre, inscrit sur sa poitrine, et, par conséquent, ne pouvaient savoir si c’était un ami ou un ennemi ; mais, dans la situation critique où ils se trouvaient, ils s’imaginaient que, sous cette forme, Dieu leur envoyait un de ses saints pour les sauver du péril. Tout pouvait leur inspirer cette croyance, son armure resplendissante, sa taille gigantesque et la croix rouge qu’il portait sur la poitrine.

Guy et Adolphe qui, cernés par les ennemis, se défendaient courageusement, se regardèrent mutuellement avec une sorte d’extase : ils avaient reconnu le chevalier à l’armure dorée. Pour eux les Français étaient perdus, car ils avaient pleine confiance dans la puissante intervention du nouveau venu. Le coup d’œil qu’ils échangèrent disait :

— Oh ! quel bonheur ! c’est le Lion de Flandre !

  1. L’Excellente chronique donne d’intéressants détails sur l’intervention de ce moine dans la bataille des Éperons d’or ; nous croyons inutile de reproduire ici le passage de la Chronique, tous les épisodes du récit du romancier étant scrupuleusement appuyés par des textes, dont l’autorité ne peut être mise en doute, mais dont la traduction offrirait, comme nous l’avons dit plus haut, peu d’intérêt aux lecteurs français. (Note du traducteur.)