Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/551

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Il n’y avait plus un ennemi à combattre sur le champ de bataille ; mais on voyait, dans toutes les directions, les fuyards s’éloigner en grande hâte pour échapper au danger. Les Flamands, tout surpris de n’avoir plus à lutter et tout emportés encore par l’ardeur du combat, s’élançaient en troupes, à travers champ, à la poursuite des fugitifs ; près de l’hôpital de Sainte-Madeleine, ils atteignirent un détachement d’hommes de Saint-Pol et les tuèrent tous ; un peu plus loin ils trouvèrent messire Guillaume de Mosschere, le léliard qui avait échappé au combat avec quelques autres. En se voyant cerné, il demanda grâce, et promit de servir désormais Robert de Béthune en fidèle sujet ; mais on ne l’écouta pas, et la hache des bouchers lui ôta la parole avec la vie.

Cette poursuite dura toute la journée et ne s’arrêta que lorsqu’il ne se trouva plus nulle part un seul ennemi.