Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/587

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avait repris une nouvelle vie, une nouvelle énergie ; on pensait, avec quelque raison, que les étrangers avaient reçu une leçon suffisante, comme disait van Velthem :

« Gardez-vous désormais de risquer pareil jeu, Français ; vous avez été humiliés ici, et vous y avez reçu une rude leçon. »

Philippe le Bel n’avait pas grande envie de recommencer la guerre ; mais le cri de vengeance qui retentit dans toute la France, les plaintes des chevaliers dont les frères étaient morts devant Courtray, et surtout les instigations de la cruelle reine Jeanne, le décidèrent enfin à reprendre les hostilités. Il réunit une armée de quatre-vingt mille hommes, dans laquelle on comptait près de vingt mille cavaliers ; cependant cette armée n’était pas comparable à celle qu’il avait perdue, car elle était composée, pour la plus grande partie, de soldats mercenaires ou contraints de marcher. Le commandement en chef en fut donné au roi Louis de Navarre ; celui-ci reçut pour mission, avant de livrer bataille, de reprendre aux Flamands Douai et les autres villes françaises de la frontière. Cette armée, en marchant vers la Flandre planta ses tentes près de Vitry, à deux lieues de Douai.

Quand on apprit en Flandre la nouvelle de la formation d’une armée française, le cri : « Aux armes !