Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/588

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aux armes ! » retentit dans tout le pays. Jamais on ne vit tel enthousiasme : de toutes les villes, et même des moindres villages, accoururent une foule de gens munis de toutes sortes d’armes ; on marchait à l’ennemi en chantant et tout joyeux ; si bien que Jean de Namur, craignant la disette des vivres, dut renvoyer un grand nombre de ceux qui venaient lui offrir leurs services. Ceux qui étaient reconnus comme léliards suppliaient instamment qu’on leur permit de verser leur sang pour la patrie, en témoignage de leur conversion, ce qui leur était accordé avec joie. Sous les ordres de Jean de Namur se retrouvèrent la plupart des chevaliers qui s’étaient signalés à la bataille de Courtray : le jeune comte Guy, Guillaume de Juliers, Jean de Renesse, Jean Borlunt, Pierre de Coninck, Jean Breydel et nombre d’autres. Adolphe de Nieuwland, n’étant pas encore rétabli de ses blessures, ne put prendre part à l’expédition.

Cette armée ayant été partagée en différents corps, les Flamands s’avancèrent jusqu’à une distance de deux milles de l’ennemi et y prirent position. Après y avoir séjourné peu de temps, ils gagnèrent les bords de la Scarpe, près de Flines ; chaque jour les Flamands allaient défier l’ennemi au combat ; mais, comme les chefs, aussi bien Flamands que Français, paraissaient vouloir éviter la bataille, il n’y eut pas d’engagements. La cause de cette sorte d’amnistie, était que Jean de Namur, désireux d’ob-