Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/591

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

là, il est impétueusement assailli par la cavalerie ennemie qui était très-supérieure en nombre ; ne voyant pas d’issue, il dispose ses hommes en cercle et se défend intrépidement jusqu’à ce que les ténèbres lui permettent de battre en retraite et d’échapper ainsi à une défaite certaine.

Quelques jours après, Jean de Namur revint de Lessines se joindre à Guillaume, ce qui porta leurs forces réunies au chiffre de trente mille hommes. Ils attaquèrent alors l’armée française, la mirent en fuite et taillèrent en pièces ses tronçons dispersés.

On commença le siége de Saint-Omer : chaque jour on attaquait la ville sur plusieurs points avec un courage et un élan inouïs ; mais, comme la garnison était très-forte, les assiégeants furent repoussés souvent avec des pertes considérables ; cela ne les empêchait pas de lancer, par-dessus les murailles, une prodigieuse quantité de grosses pierres à l’intérieur de la ville, où elles causaient grand dommage aux maisons et tuaient ou blessaient un grand nombre d’habitants. Les Français, craignant pour le salut de la ville, armèrent tous les bourgeois et obtinrent, par ce moyen, un corps considérable qu’ils partagèrent en deux divisions. Pendant la nuit, au moment où d’impénétrables ténèbres couvraient la campagne, ils sortirent secrètement de la ville et placèrent la moitié de leurs forces dans un bois épais qui se trouvait sur le flanc du camp flamand ; l’autre partie gagna les environs du château d’Arcques qui était égale-