Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/592

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment assiégé par les Flamands. Au lever du soleil, l’attaque commença à Arcques, avec un tel élan, que les Flamands, pris à l’improviste, furent sur le point de s’enfuir ; mais la voix de leurs chefs ranima leur courage, ils firent reculer les Français, et déjà la victoire semblait pencher de leur côté, lorsqu’un nombreux détachement de cavalerie tomba sur eux par derrière, culbuta plusieurs rangs au premier choc, et, après une résistance opiniâtre, les mit en déroute.

L’autre partie de l’armée flamande, attaquée à l’improviste aussi par les troupes cachées dans le bois, se mit précipitamment en ordre de bataille et battit en retraite sans confusion ni désordre ; peut-être eût-elle pu s’échapper sans grandes pertes, mais un déplorable accident devait amener sa défaite. Parvenus à la rivière l’Aa, les Flamands se précipitèrent en si grand nombre sur le pont que celui-ci, ne pouvant supporter le poids d’autant d’hommes, s’affaissa dans la rivière avec un affreux craquement. Les cris de désespoir et les hurlements de ceux qu’engloutissaient les flots jetèrent le découragement parmi ceux qui se trouvaient encore sur les bords de la rivière ; sans écouter la voix de leurs chefs ils prirent la fuite et s’éloignèrent en désordre du champ de bataille. Cette défaite coûta aux Flamands près de quatre mille hommes.

Jean de Namur et Guillaume de Juliers, voyant que l’ennemi avait cessé de les poursuivre pour aller