Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/593

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piller le camp qu’ils venaient d’abandonner, rallièrent de leur mieux les fuyards, leur mirent sous les yeux la honte de leur défaite, et parlèrent si bien qu’ils éveillèrent dans le cœur de leurs hommes le désir d’une prompte vengeance. Ils revinrent sur l’ennemi, le surprirent au milieu de son œuvre de pillage, et tombèrent soudain sur lui en poussant de grands cris ; la plus grande partie des pillards furent massacrés et les autres repoussés dans la ville. Ce fut ainsi que les Flamands sauvèrent leur camp et leur bien et remportèrent le dernier avantage de la journée.

Pendant que cette guerre lente et insignifiante se poursuivait contre la France, la mort laissa la Zélande sans souverain. Guillaume de Hainaut voulut prendre possession de ce pays sous prétexte qu’il lui appartenait par droit d’héritage ; les fils du comte de Flandre émirent aussi des prétentions sur ce comté. Jean de Namur se hâta d’équiper une flotte et débarqua avec une armée flamande sur l’île de Cadsant ; après une légère escarmouche, il poursuivit son expédition sur Walcheren, où Vere se rendit. Guillaume de Hainaut avait aussi mis sur pied une armée et entra en Zélande où il vint offrir la bataille à Jean de Namur. Les Flamands lui firent essuyer une terrible défaite, et il s’enfuit jusqu’à Arnemuiden. Guillaume de Hainaut y trouva un renfort de quelques troupes fraîches, rallia son armée éparse et marcha de nouveau contre les Flamands ; mais cette