Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/596

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au comte de Flandre octogénaire de sortir de sa prison de Compiègne et de regagner la Flandre, en lui demandant de s’engager sur l’honneur, dans le cas où le traité tel qu’il avait été élaboré à la cour de France ne serait pas accepté, à revenir se constituer prisonnier au mois de mai de l’année suivante.

Le vieux comte fut reçu splendidement par ses sujets et alla se fixer au château de Wynendael. Les conditions de la paix avec la France furent proposées et généralement repoussées par les villes ; mais le vieux comte, ayant encore du temps devant lui, espéra qu’il parviendrait, avec un peu plus d’insistance, à obtenir leur consentement.

La trêve avec Guillaume de Hainaut ayant pris fin, le comte apprit qu’une armée hollandaise s’organisait pour s’emparer de la Zélande ; Jean de Renesse et Florent de Borsèle furent envoyés sur-le-champ pour tenir tête à ces nouveaux ennemis. Les Flamands battirent la flotte hollandaise dans un combat naval où les Hollandais et les Hennuyers perdirent plus de trois mille hommes et presque tous leurs vaisseaux : l’évêque d’Utrecht, commandant des troupes de son diocèse, fut fait prisonnier et conduit à Wynendael où on le retint. Dans la même bataille périrent Guillaume de Horn, Didier de Hariem, Didier le Zulen et Suederus de Beverenweerdt. Les Flamands, parcourant en vainqueurs tout le nord de la Hollande, s’emparèrent de presque toutes les villes, à l’exception de Harlem qui continua de se défendre