Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/597

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avec opiniâtreté ; les principaux habitants du pays furent transportés à Gand comme otages.

Tandis que le comte de Hainaut, abandonnant la campagne, livrait la Hollande aux Flamands, il y avait à Dordrecht un homme courageux et résolu, nommé Nicolas Vanden Putte qui, voulant délivrer sa patrie, réunit quelques troupes, et, tombant sur une division de l’armée flamande, lui fit perdre plus de deux mille hommes dans une bataille prolongée ; d’un autre côté, Witte de Hamstede, un homme courageux aussi celui-là, rassembla un corps considérable et rencontra bientôt, à Hillegem, une partie de l’armée flamande qu’il anéantit jusqu’au dernier homme. Ces engagements particuliers modifièrent peu l’état des choses en Zélande et n’empêchèrent pas de poursuivre le siége de Zierickzée.

Cependant la fin de l’armistice avec la France approchait et tout présageait une nouvelle guerre, vu qu’on n’avait pu conclure la paix, les conditions en étant inacceptables pour les Flamands. Dans les derniers jours d’avril, le vieux Guy, souffrant et malade, regagna sa prison comme un autre Régulus. Durant la suspension d’armes, Philippe le Bel avait eu recours à tous les moyens pour rassembler une armée formidable ; dans tous les pays on avait recruté pour son compte des troupes auxiliaires, et divers nouveaux impôts avaient été établis pour pourvoir aux frais de la guerre. Au mois de juin, le roi lui-même vint en personne avec son armée sur les fron-