Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/598

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tières de Flandre. Bien qu’il eût sous ses ordres les forces militaires les plus considérables que la France eût jamais possédées, une flotte nombreuse sous le commandement de Requier Grimaldi de Gênes parut sur les côtes flamandes pour tenir tête au jeune comte Guy et à Jean de Renesse qui se trouvaient en Zélande.

Philippe de Flandre avait, de son côté, fait un appel au pays et rassemblé une forte armée : il se mit en marche pour le camp français avec l’intention d’offrir la bataille à Philippe le Bel : les deux armées étaient si rapprochées qu’on voyait de l’une à l’autre flotter les deux étendards. Le premier jour, il y eut un combat partiel dans lequel un chef français périt avec tous ses hommes. Les Flamands, impatients d’engager la lutte, se rangèrent en bataille le lendemain et se préparèrent à une vigoureuse attaque ; mais, à cette vue, les Français se retirèrent précipitamment vers Utrecht et abandonnèrent leur camp aux Flamands qui y firent un grand butin et anéantirent tous les travaux de défense faits par l’ennemi. La ville de Bassée fut prise d’assaut une seconde fois et les faubourgs de la ville de Lens incendiés.

Philippe le Bel se dirigea vers Tournay avec l’intention d’attaquer les Flamands du côté des frontières du Hainaut ; mais, dès le jour de son arrivée, l’ennemi était devant lui ; le roi n’était pas disposé à accepter la bataille, avant de savoir ce que sa flotte avait fait en Zélande. Pour ne pas eu venir aux