Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/75

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vous accorderions, les pousserait tous à la révolte ! Peut-être vous-même vous joindriez-vous de nouveau à nos ennemis !

— Ô mon prince ! répondit Guy, que Votre Majesté consente à me rendre ma fille, et je vous jure qu’une inviolable fidélité m’attachera désormais à votre couronne.

— Et la Flandre payera-t-elle la somme que nous réclamons ? Nous fournirez-vous l’argent nécessaire pour couvrir les dépenses que nous a imposées votre rébellion ?

— Sire, la grâce que peut m’accorder Votre Majesté, ne sera jamais à trop haut prix pour moi. J’accomplirai respectueusement vos ordres… Mais mon enfant, sire ! Je vous en supplie, rendez-moi mon enfant !

— Votre enfant ? répéta Philippe le Bel avec hésitation. En ce moment il songea que Jeanne de Navarre consentirait difficilement à rendre la liberté à la fille du comte de Flandre. Il s’arrêta subitement sur la pente de la clémence, et le souvenir de l’altière reine imposa silence au mouvement généreux de son cœur ; et alors, ne voulant pas s’engager plus avant par une promesse formelle vis-à-vis de Guy, il reprit :

— Les bonnes paroles de notre bien-aimé frère ont eu un grand poids auprès de nous. Ayez espoir contre votre malheureux sort. Vous avez été coupable, vous en êtes sévèrement puni ! Je m’efforcerai d’adoucir l’expiation de votre faute. Cependant je ne