Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/89

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le désir du roi ; veuillez vous préparer à y satisfaire d’une manière convenable.

La joie reparut sur les visages des chevaliers ; ils s’entretinrent pendant quelque temps encore des appréhensions de Didier et de l’heureuse issue qui leur était promise ; la dernière coupe fut vidée en l’honneur du comte Guy, et ils se retirèrent ; mais au moment où ils allaient se séparer, Didier saisit la main de Robert et lui dit à voix basse :

— Adieu, mon maître et mon ami ! adieu ! car d’ici à longtemps peut-être, ma main ne pourra plus presser la vôtre. Comptez toujours sur votre serviteur Didier ; son bras et son cœur seront toujours à votre service, en quelque lieu et dans quelque prison que vous puissiez vous trouver.

Robert vit briller une larme sous la paupière de Didier, et comprit par là combien son fidèle ami lui était sincèrement attaché.

— Je te comprends, Didier, murmura-t-il à son oreille. Ce que tu redoutes, je le prévois aussi ; mais il est impossible d’y échapper. Adieu donc jusqu’à de meilleurs jours !

— Messires, s’écria Didier en se dirigeant vers la porte, si vous avez quelque nouvelle à faire savoir à vos parents en Flandre, hâtez-vous de me le dire : je serai votre messager !

— Que dites-vous ? s’écria Gauthier de Lovendeghem. Ne venez-vous pas avec nous à la cour, Didier ?