Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/93

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Sur un signe du roi, Charles de Valois s’avança avec le comte Guy et les nobles flamands. Ceux-ci ployèrent le genou sur des coussins de velours devant le trône et restèrent muets dans cette humble attitude. À la droite du comte se trouvait son fils Guillaume, et, à sa gauche, au lieu de Robert de Béthune, un noble seigneur du nom de Gauthier de Maldeghem. Robert était resté au milieu des chevaliers français, et il ne fut pas d’abord aperçu par le roi.

Les vêtements de la reine Jeanne resplendissaient d’or et de pierreries, et la couronne royale qui ceignait son front étincelait de mille diamants. Altière et arrogante, la perfide femme jetait de dédaigneux regards sur les Flamands agenouillés devant elle, et souriait avec une infernale expression de haine, en laissant avec intention le vieux comte si longtemps dans l’attente. Enfin elle murmura quelques mots à l’oreille du roi, et celui-ci, s’adressant à haute voix à Guy de Dampierre :

— Vassal félon et traître, dans notre royale bienveillance, nous avons jugé convenable de faire faire une enquête sur votre crime, afin de voir s’il nous était possible de vous recevoir à merci ; tel était notre désir royal, mais nous avons reconnu que l’amour paternel n’avait servi que de manteau à votre rébellion, et qu’un coupable orgueil vous avait seul poussé à la désobéissance envers votre suzerain.

Pendant que le roi prononçait ces paroles, la stu-