Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/520

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout à coup la mendiante entra précipitamment dans la chambre :

— Cécile, Barthélemy, Jeannette, venez vite ! dit-elle… venez vite en bas !

Elle s’approcha du lit, vit avec étonnement le bon état du vieillard et ajouta :

— Ah ! que Dieu en soit remercié dans le ciel ! Mère Anne, restez ici ; mais il faut que Barthélemy, Cécile et Jeannette voient la fin de mon œuvre… Vite, descendez tous !

Et comme personne ne semblait la comprendre et ne faisait un mouvement pour la suivre, elle prit Barthélemy et Cécile par la main et les entraîna hors de la chambre.

En bas, devant la porte du vieux couvent, une foule de gens étaient réunis dans l’attente de quelque chose. Ils parlaient avec irritation et avec horreur de la tentative de meurtre commise par Mathias sur le vieillard, et se réjouissaient de ce qu’il allait recevoir la récompense de sa perversité. Les gendarmes avaient traversé le village, et les habitants avaient suivi jusqu’au couvent les agents de la loi.

Cécile et Barthélemy se trouvaient dans la chambre du rez-de-chaussée sans savoir à quel spectacle la mendiante voulait les faire assister.

Soudain ils entendirent dans l’allée qui conduisait à la partie postérieure du bâtiment un bruit de pas pesants et le cliquetis des armes.

Tandis qu’ils écoutaient avec surprise et crainte, et que la mendiante souriait triomphalement, deux gendarmes