sissant les deux mains du malade et en les pressant de la plus affectueuse étreinte.
Le vieillard sourit doucement ; mais son regard se tourna de nouveau d’un air interrogateur vers les personnes agenouillées.
— C’est Barthélemy, Barthélemy qui prie pour vous, mon cher oncle, dit Cécile… et puis sa mère et sa sœur Jeannette qui supplient Dieu de nous accorder votre guérison.
— Barthélemy ? murmura le vieillard comme s’il n’eût pas compris. Barthélemy ? il prie Dieu ? pour moi ?
— Venez, venez, s’écria la jeune fille ; Barthélemy, mère Anne, Seigneur Dieu, mon oncle se guérit ; il reconnaît sa pauvre Cécile. Venez !
Tous se levèrent et s’approchèrent du lit.
Le vieillard promena tour à tour les yeux sur chaque visage et parut considérer avec une attention particulière le jeune homme qui se trouvait tout près de lui et sur les joues duquel coulaient des larmes de joie. Au bout d’un instant, il tendit sa main amaigrie à Barthélemy et l’attira lentement à lui jusqu’à ce qu’il pût poser ses lèvres sur le front du bien-aimé de Cécile ; il lui donna un baiser, — le baiser sacré de la réconciliation peut-être !
Cécile chancela et dut s’appuyer à la table pour ne pas tomber. L’action affectueuse de son oncle l’avait tellement frappée qu’elle frissonnait et semblait près de s’évanouir sous le poids de son émotion. Les autres témoins de cette scène n’étaient pas moins touchés, de nouvelles larmes jaillirent de tous les yeux.