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description du phalanstère.

science et du calcul, cette premiere Phalange sera certainement établie sur un sol libre. Ce sera un terrain d’une lieue carrée environ, acquis par une Compagnie d’actionnaires, et sur lequel on se proposera de porter une population pour l’exploiter ; ce sera une colonie exécutant combinément des travaux d* agriculture, d’ateliers, d’éducation et de ménage.

Or, demandez-vous s’il serait plus économique et plus sage, pour loger une population qui devra s’élever à dix-huit cents ou deux mille personnes, de construire un grand édifice unitaire, ou de bâtir trois cent cinquante a quatre cents petites maisons isolées et civilisées, trois cent cinquante masures morales et philosophiques ?

Ce n’est plus ici du fantastique, du chimérique, de la folie, comme disent nos esprits-forts ; ceci est prosaïque et vulgaire : il ne faut ni beaucoup d’architecture, ni beaucoup d’arithmétique, pour comprendre que le développement des murs, des toitures, et des charpentes, serait quatre fois plus considérable dans le cas de la bourgade incohérente que dans le cas du Phalanstère.

Ajoutez encore les murs de clôture exigés, dans le régime morcelé, pour enfermer les maisons, les jardins et les cours ; pensez que vous pourrez avoir sous une seule couverture courant régulièrement d’un bout à l’autre de l’édifice sociétaire, trois et même quatre étages ; que vous épargnez quatre cents cuisines, quatre cents salles à manger, quatre cents greniers, quatre cents caves , quatre cents étables , quatre cents granges, pour concentrer le tout dans quelques vastes séristères. — Réduction analogue sur une foule de pièces et d’ateliers épars aujourd’hui dans la bourgade. — Indépendamment de l’économie de place et de construction, ajoutez celle de deux ou trois milliers de portes, de fenêtres, de baies, avec leurs chassis, leurs boiseries et leurs ferrements ; pensez à I’entretien ruineux