Page:Considérations sur la France.djvu/104

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Toutes les fois qu’un homme se met, suivant ses forces, en rapport avec le Créateur, et qu’il produit une institution quelconque au nom de la Divinité ; quelle que soit d’ailleurs sa foiblesse individuelle, son ignorance, sa pauvreté, l’obscurité de sa naissance, en un mot, son dénuement absolu de tous les moyens humains, il participe en quelque manière à la toute-puissance, dont il s’est fait l’instrument ; il produit des œuvres dont la force et la durée étonnent la raison.

Je supplie tout lecteur attentif de vouloir bien regarder autour de lui ; jusques dans les moindres objets, il trouvera la démonstration de ces grandes vérités. Il n’est pas nécessaire de remonter au fils d’Ismaël, à Lycurgue, à Numa, à Moïse, dont les législations furent toutes religieuses ; une fête populaire, une danse rustique suffisent à l’observateur. Il verra dans quelques pays protestans certains rassemblemens, certaines réjouissances populaires, qui n’ont plus de causes apparentes, et qui tiennent à des usages catholiques absolument oubliés. Ces sortes de fêtes n’ont en elles-mêmes rien de moral, rien de respectable : n’importe ; elles