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CHAPITRE VI.

De l’influence Divine dans les constitutions politiques.


L’homme peut tout modifier dans la sphère de son activité, mais il ne crée rien : telle est sa loi, au physique comme au moral.

L’homme peut sans doute planter un pepin, élever un arbre, le perfectionner par la greffe, et le tailler en cent manières ; mais jamais il ne s’est figuré qu’il avoit le pouvoir de faire un arbre.

Comment s’est-il imaginé qu’il avoit celui de faire une constitution ? Seroit-ce par l’expérience ? Voyons donc ce qu'elle nous apprend.

Toutes les constitutions libres, connues dans l’univers, se sont formées de deux manières. Tantôt elles ont, pour ainsi dire, germé d’une manière insensible, par la réunion d’une foule de ces circonstances que nous nommons fortuites ; et quelquefois elles ont