Page:Considérations sur la France.djvu/19

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les particuliers ; elles peuvent s’agiter, mais non se constituer. Quand aucun principe divin ne préside à leurs efforts, les convulsions politiques sont le résultat de leur libre volonté ; mais le pouvoir de s’organiser n’est point une puissance humaine : l’ordre dérive de la source de tout ordre.

L’époque de la révolution françoise est une grande époque : c’est l’âge de l’homme et de la raison. La fin est aussi digne de remarque : c’est la main de Dieu et le siècle de la foi. Du fond de cette immense catastrophe, je vois sortir une leçon sublime aux peuples et aux rois. C’est un exemple donné pour ne pas être imité. Il rentre dans la classe des grandes plaies dont a été frappé le genre humain, et forme la suite de votre éloquent chapitre qui traite de la destruction violente de l’espèce humaine. Ce chapitre, à lui seul, est un ouvrage ; il est digne de la plume de Bossuet.

La partie prophétique de l’ouvrage m’a également frappé. Voilà ce que c’est que d’étudier d’une manière spéculative en Dieu ; ce qui n’est pour la raison qu'une conséquence obscure, devient révélation. Tout se comprend, tout s’explique quand on re-