Page:Considérations sur la France.djvu/29

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Mais au moment même où ces tyrans détestables eurent comblé la mesure de crimes nécessaire à cette phase de la révolution, un souffle les renversa. Ce pouvoir gigantesque qui faisoit trembler la France et l’Europe ne tint pas contre la première attaque ; et comme il ne devoit y avoir rien de grand, rien d’auguste dans une révolution toute criminelle, la Providence voulut que le premier coup fût porté par des septembriseurs, afin que la justice même fût infâme[1].

Souvent on s’est étonné que des hommes plus que médiocres aient mieux jugé la révolution françoise que des hommes du premier talent ; qu’ils y aient cru forte-

  1. Par la même raison, l’honneur est déshonoré. Un journal (le Républicain) a dit avec beaucoup d’esprit et de justesse : « Je comprends fort bien comment on peut dépanthéoniser Marat, mais je ne concevrai jamais comment on pourra démaratiser le Panthéon. » On s’est plaint de voir le corps de Turenne, oublié dans le coin d’un muséum, à côté du squelette d’un animal : quelle imprudence ! il y en avoit assez pour faire naître l’idée de jeter au Panthéon ces restes vénérables.