Page:Considérations sur la France.djvu/37

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bonheur public ; nous n’avons rien à répondre. Mais l’œil, pour qui tous les cœurs sont diaphanes, voit la fibre coupable ; il découvre, dans une brouillerie ridicule, dans un petit froissement de l’orgueil, dans une passion basse ou criminelle, le premier mobile de ces résolutions qu’on voudroit illustrer aux yeux des hommes ; et pour lui le mensonge de l’hypocrisie greffée sur la trahison est un crime de plus. Mais parlons de la Nation en général.

Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la souveraineté, nul n’ayant des suites plus terribles. Si la souveraineté réside sur une tête, et que cette tête tombe victime de l’attentat, le crime augmente d’atrocité. Mais si ce Souverain n’a mérité son sort par aucun crime ; si ses vertus même ont armé contre lui la main des coupables, le crime n’a plus de nom. À ces traits on reconnoît la mort de Louis XVI ; mais ce qu’il est important de remarquer, c’est que jamais un plus grand crime n’eut plus de complices. La mort de Charles Ier en eut bien moins, et cependant il étoit possible de lui faire des reproches que Louis XVI ne mérita point. Cependant