tous. Un crime fait-il disparoître la majesté royale ? à la place qu’elle occupoit, il se forme un gouffre effroyable, et tout ce qui l’environne s’y précipite[1]. Chaque goutte du sang de Louis XVI en coûtera des torrents à la France ; quatre millions de François, peut-être, paieront de leurs têtes le grand crime national d’une insurrection anti-religieuse et anti-sociale, couronnée par un régicide.
Où sont les premières gardes nationales, les premiers soldats, les premiers généraux, qui prêtèrent, serment à la Nation ? Où sont les chefs, les idoles de cette première assemblée si coupable, pour qui l’épithète de constituante sera une épigramme éternelle ? Où est Mirabeau ? où est Bailly, avec son beau jour ? où est Thouret qui inventa le mot exproprier ? où est Osselin, le rapporteur de la première loi qui proscrivit les émigrés ? On nommerait par milliers les instrumens actifs de la révolution, qui ont péri d’une mort violente.
C’est encore ici où nous pouvons admirer
- ↑ Hamlet, acte 3, scène 8.