Page:Considérations sur la France.djvu/49

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voir qui donne ce qu’il peut retenir ? Certainement on a vu arriver des choses moins probables.

Cette même idée, que tout se fait pour l’avantage de la Monarchie françoise, me persuade que toute révolution royaliste est impossible avant la paix ; car le rétablissement de la Royauté détendroit subitement tous les ressorts de l’État. La magie noire qui opère dans ce moment, disparaîtroit comme un brouillard devant le soleil. La bonté, la clémence, la justice, toutes les vertus douces et paisibles, reparoîtroient tout à coup, et ramèneroient avec elles une certaine douceur générale dans les caractères, une certaine allégresse entièrement opposée à la sombre rigueur du pouvoir révolutionnaire. Plus de réquisitions, plus de vols palliés, plus de violences. Les généraux, précédés du drapeau blanc, appelleroient-ils révoltés les habitants des pays envahis, qui se défendroient légitimement ? et leur enjoindroient-ils de ne pas remuer, sous peine d’être fusillés comme rebelles ? Ces horreurs, très-utiles au Roi futur, ne pourroient cependant être employées par lui ; il n’auroit donc que des moyens hu-