Page:Considérations sur la France.djvu/48

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à-dire, des massacres de trois siècles, peut-être ; suite infaillible d’une telle rupture d’équilibre. Mais nos neveux, qui s’embarrasseront très-peu de nos souffrances, et qui danseront sur nos tombeaux, riront de notre ignorance actuelle ; ils se consoleront aisément des excès que nous avons vus, et qui auront conservé l’intégrité du plus beau royaume après celui du Ciel[1].

Tous les monstres que la révolution a enfantés, n’ont travaillé, suivant les apparences, que pour la royauté. Par eux, l’éclat des victoires a forcé l’admiration de l’univers, et environné le nom françois d’une gloire dont les crimes de la révolution n’ont pu le dépouiller entièrement ; par eux, le Roi remontera sur le trône avec tout son éclat et toute sa puissance, peut-être même avec un surcroît de puissance. Et qui sait si, au lieu d’offrir misérablement quelques-unes de ses provinces pour obtenir le droit de régner sur les autres, il n’en rendra peut-être pas, avec la fierté du pou-

  1. Grotius, De Jure belli ac pacis; Epist. ad Ludovicum XIII.