Page:Considérations sur la France.djvu/66

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cent mille cadavres, attache à son nom l’épithète terrible qui le distingue encore. L’islamisme porté en Espagne, y trouve un rival indomptable. Jamais peut-être on ne vit plus de gloire, plus de grandeur et plus de carnage. La lutte des Chrétiens et des Musulmans, en Espagne, est un combat de huit cents ans. Plusieurs expéditions, et même plusieurs batailles y coûtent vingt, trente, quarante et jusqu’à quatre-vingt mille vies.

Charlemagne monte sur le trône, et combat pendant un demi-siècle. Chaque année il décrète sur quelle partie de l’Europe il doit envoyer la mort. Présent partout et partout vainqueur, il écrase des nations de fer comme César écrasoit les hommes-femmes de l’Asie. Les Normands commencent cette longue suite de ravages et de cruautés qui nous font encore frémir. L’immense héritage de Charlemagne est déchiré : l’ambition le couvre de sang, et le nom des Francs disparoît à la bataille de Fontenay. L’Italie entière est saccagée par les Sarrasins, tandis que les Normands, les Danois et les Hongrois ravageoient la France, la Hollande, l’Angleterre, l’Allemagne et la Grèce. Les nations barbares s’établissent