Page:Considérations sur la France.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se trouvent partout où se trouve la liberté sage et durable ; on les trouve surtout à Sparte, où le gouvernement, avant Lycurgue, estoit toujours en branle, inclinant tantost à tyrannie, quand les roys y avoyent trop de puissance, et tantost à confusion populaire quand le commun peuple venoit à y usurper trop d’authorité. Mais Lycurgue mit entre deux le sénat, qui fut, ainsi que dit Platon, un contre-poids salutaire... et une forte barrière tenant les deux extrémités en égale balance, et donnant pied ferme et asseuré à l’etat de la chose publique, pour ce que les sénateurs... se rengeoyent aucunefois du costé des roys tant que besoing estoit pour résister à la témérité populaire : et au contraire aussi fortifioyent aucunefois la partie du peuple à l’encontre des roys, pour les garder qu’ils n’usurpassent une puissance tyrannique[1]

Quant au système représentatif qu’on

  1. Plutarque, Vie de Lycurgue, traduct. d’Amyot.