Page:Considérations sur la France.djvu/83

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croit capable de résoudre le problème, je me sens entraîné dans une digression qu’on voudra bien me pardonner.

Commençons par remarquer que ce système n’est point du tout une découverte moderne, mais une production, ou, pour mieux dire, une pièce du gouvernement féodal, lorsqu’il fut parvenu à ce point de maturité et d’équilibre qui le rendit, à tout prendre, ce qu’on a vu de plus parfait dans l’univers[1].

L’autorité royale ayant formé les communes, les appela dans les assemblées nationales ; elles ne pouvoient y paroître que par leurs mandataires : de là le système représentatif.

Pour le dire en passant, il en fut de même du jugement par jurés. La hiérarchie des mouvances appeloit les vassaux du même ordre dans la cour de leurs suzerains respectifs ; de là naquit la maxime que tout homme devoit être jugé par ses pairs (Pares

  1. Je ne crois pas qu’il y ait eu sur la terre de gouvernement si bien tempéré, etc. Montesquieu, Esprit des lois, liv. XI, chap. VIII.