Aller au contenu

Page:Considérations sur la France.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour anéantir les droits du peuple. Il avoit donc bien raison, ce vil conspirateur jacobin, lorsqu’il disoit rondement dans un interrogatoire judiciaire : Je crois le gouvernement actuel usurpateur de l’autorité, violateur de tous les droits du peuple qu’il a réduit au plus déplorable esclavage. C’est l’affreux système du bonheur d’un petit nombre, fondé sur l’oppression de la masse. Le peuple est tellement emmuselé, tellement environné de chaînes par ce gouvernement aristocratique, qu’il lui devient plus difficile que jamais de les briser[1]. »

Eh ! qu’importe à la nation le vain bonheur de la représentation, dont elle se mêle si indirectement, et auquel des milliards d’individus ne parviendront jamais ? La souveraineté et le gouvernement lui sont-ils moins étrangers?

Mais, dira-t-on, en rétorquant l’argument, qu’importe à la nation le vain honneur de la représentation, si le système reçu établit la liberté publique ?

Ce n’est pas de quoi il s’agit ; la question

  1. Voyez l’interrogatoire de Babœuf, juin 1796.