Page:Considérations sur la France.djvu/97

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la manière étonnante dont il opère dans ce moment, fournit peut-être seule la démonstration qu’il ne peut opérer long-temps. La nation françoise ne veut point ce gouvernement ; elle le souffre, elle y demeure soumise, ou parce qu’elle ne le peut secouer, ou parce qu’elle craint quelque chose de pire. La république ne repose que sur ces deux colonnes, qui n’ont rien de réel ; on peut dire qu’elle porte en entier sous deux négations. Aussi, il est bien remarquable que les écrivains amis de la république ne s’attachent point à montrer la bonté de ce gouvernement : ils sentent bien que c’est le foible de la cuirasse : ils disent seulement, aussi hardiment qu’ils peuvent, qu’il est possible ; et, passant légèrement sur cette thèse comme sur des charbons ardens, ils s’attachent uniquement à prouver aux François qu’ils s’exposeroient aux plus grands maux, s’ils revenoient à leur ancien gouvernement. C’est sur ce chapitre qu’ils sont diserts ; ils ne tarissent pas sur les inconvéniens des révolutions. Si vous les pressiez, ils seroient gens à vous accorder que celle qui a créé le gouvernement actuel, fut un crime, pourvu qu’on leur accorde qu’il n’en