Page:Considerant - Bases de la politique positive, manifeste de l'école sociétaire fondée par Fourier.djvu/30

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de la pensée de Fourier, presque tous ceux qui s’en constituent les adversaires !

Un pareil exemple est bien propre à montrer quelles armes le sophisme, l’ignorance ou la mauvaise foi peuvent trouver et trouvent en effet dans l’exploitation des mots auxquels nos langues, encore si défectueuses, attachent, sans précision, toutes sortes d’idées différentes.


LIMITE et ABSOLU. — On entend par limite, en mathématiques, une valeur ou un état fixe et déterminé, dont une expression variable se rapproche indéfiniment. Ainsi, le polygone inscrit au cercle s’en approchant de plus en plus au fur et à mesure que le nombre de ses côtés augmente, on dit que ce polygone a pour limite le cercle, quoique le polygone n’arrive jamais à se confondre réellement avec le cercle, puisque l’identification ne saurait avoir lieu qu’à l’infini. De même, quand nous raisonnons par exemple sur la forme sociale capable de produire à la limite l’ordre absolu par la liberté absolue, cela ne signifie en aucune façon qu’on pourra réaliser pratiquement un ordre absolu dans la société. Toute réalisation humaine, et généralement toute réalisation dans le fini, n’est jamais que l’approximation d’un idéal, d’une conception, d’un absolu. Dans toute mesure, dans toute construction de figure, il y a toujours une certaine erreur, tant petite soit-elle ; mais cela n’empêche pas que, pour connaître les propriétés des grandeurs et des figures, on