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Page:Constant - Adolphe.djvu/194

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le froid m’a saisie. J’ai peur de me trouver mal. Ne me dites rien ; je ne suis pas en état de vous entendre.

À dater de ce jour, je vis Ellénore s’affaiblir et dépérir. Je rassemblai de toutes parts des médecins autour d’elle : les uns m’annoncèrent un mal sans remède, d’autres me bercèrent d’espérances vaines ; mais la nature, sombre et silencieuse, poursuivait d’un bras invisible son travail impitoyable. Par moments, Ellénore semblait reprendre à la vie. On eût dit quelquefois que la main de fer qui pesait sur elle s’était retirée. Elle relevait sa tête languissante ; ses joues se couvraient de couleurs un peu plus vives ; ses yeux se ranimaient : mais tout à coup, par le jeu cruel d’une puissance inconnue, ce mieux mensonger disparaissait, sans que l’art en pût deviner la cause. Je la vis de la sorte marcher par degrés à la destruction. Je vis se graver sur cette figure si noble et si expressive les signes avant-coureurs de la mort. Je vis,