Page:Constant - Adolphe.djvu/97

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ne jouant pas, et portant sur leurs visages cet étonnement de l’enfance lorsqu’elle remarque une agitation dont elle ne soupçonne pas la cause. J’instruisis Ellénore par un geste que j’avais fait ce qu’elle voulait. Un rayon de joie brilla dans ses yeux, mais ne tarda pas à disparaître. Nous ne disions rien. Le silence devenait embarrassant pour tous trois. On m’assure, monsieur, me dit enfin le comte, que vous êtes prêt à partir. Je lui répondis que je l’ignorais. Il me semble, répliqua-t-il, qu’à votre âge on ne doit pas tarder à entrer dans une carrière ; au reste, ajouta-t-il en regardant Ellénore tout le monde peut-être ne pense pas ici comme moi.

La réponse de mon père ne se fit pas attendre. Je tremblais, en ouvrant sa lettre, de la douleur qu’un refus causerait à Ellénore. Il me semblait même que j’aurais partagé cette douleur avec une égale amertume ; mais en lisant le consentement qu’il m’accordait, tous les inconvénients d’une prolongation du sé-