Page:Constant - La Druidesse.djvu/40

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A travers les sentiers d’immuables chemins
Les astres et les flots non moins que les humains ;
Au triomphe de la patrie ;
A sa Gaule triste et meurtrie ;
A son Armorique chérie ;
Au héros de son cœur
Malheureux ou vainqueur ;
A leur amour sans tache ;
Au lien qui rattache
Les fidèles amants du glorieux demain
Sur les célestes bords du brillant Klatz-Merzin ;
O Camma, sur ta tombe, où mentir c’est un crime,
Ta fille offre sa vie et se donne en victime !
Je jure par le Gui ! Mère, dis ton plaisir
Dans un soupir.

Un murmure répond, l’écho de la tombelle ;
Et la Sène abusée entend comme un bruit d’aile ;
Et son front que l’émoi fait encore pâlir,
Comme un baiser sur lui, sent passer un zéphyr.
Haletante à ce souffle, elle écoute éperdue,
L’oreille dans l’attente et l’âme suspendue,
Tout murmure incertain que lui jette l’écho ;
C’est pour elle, venant du funèbre caveau,
La voix et les soupirs de l’ombre de sa mère.
De son illusion aussi douce qu’amère
Brisant enfin le charme, elle songe au devoir.
Gardienne du dolmen, n’a-t-elle pas à voir
Que tout s’y trouve prêt pour les grands sacrifices,
Qui, ce soir, aux Gaulois devront rendre propices
Et le terrible Esus, l’inconnu des forêts,
Et l’effroyable Dis aux funèbres arrêts,
Et le grand Teutatès, leur protecteur et père.