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PRÉFACE.

Je venais de terminer ma philosophie. En compagnie de mon professeur et ami, après avoir traversé la presqu’île de Quiberon et le champ des monuments mégalithiques de Carnac et de Locmariaquer, je vins visiter la célèbre tombelle de l’île de Gavr-Ynys, à l’entrée du golfe du Morbihan. On me présenta un bracelet qui, dit-on, avait appartenu à une druidesse. Je le crus, et, à son contact, je ressentis une étrange impression. Je venais d’éprouver quelque chose d’analogue en touchant l’épée du grand Clisson, au château de Josselin près de Ploërmel. Remontant sur la tombelle, je vis les flots de la marée montante se précipiter avec fracas par le goulet du golfe. Le vent soufflait avec force ; mon imagination fut frappée : j’eus comme une vision du passé. Depuis, dans la vie, cette vision m’a suivi. A mes heures de loisir, il y a quelques années, je lui donnai une forme, et je composai le poème de la druidesse de Gavr-Ynys.

Breton et Gaulois, je voulus rester fidèle à ce double élément : il me fallait garder la couleur locale. Alors j’empruntai à l’histoire de la Gaule le nom de l’archidruide et barde, Hu, descendant de Hu-Gadarn, dont je fis l’époux de la druidesse Camma, fille de la célèbre Gauloise de ce nom. Je leur supposai