Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/120

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tout cela aurait tourné pour son bonheur. Sa mère mourut en lui donnant le jour et toute sa vie il se ressentit de ce malheur.

Benjamin a dit de lui-même : Ma naissance fut le premier de mes malheurs.


M. C. C. Bibl. de Genève, Lettres à son frère, du 29 décembre 1815.


V

EXTRAITS D’UNE LETTRE À SA GRAND’MERE.

Bruxelles, le 31 de septembre 1776.

Mon cher papa, que j’ai vu arriver avec grand plaisir, m’a dit que vous me continuiez vos bontés. Rien ne peut m’ôter votre souvenir de devant les yeux ; cela m’anime dans mes occupations. Je me dis, quel plaisir de voir ma grand-maman bien contente de moi, et pouvant me dire à moi-même que je suis une partie de sa consolation. J’ai d’autant plus cet espoir que mes affaires vont beaucoup mieux depuis que papa les dirige, car je m’étais négligé sous M. de la Grange. Quoique j’aie beaucoup plus de