Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/91

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éloigné les plus riches, qui étaient dans leurs terres. Il en restait cependant encore assez pour que notre réunion fût nombreuse, et tous me reçurent avec de véritables transports de joie. Ils me savaient gré de la singularité de mon expédition, chose qui a toujours de l’attrait pour les Anglais.

Notre vie à tous pendant les quinze jours que je passai à Édimbourg fut un festin continuel. Mes amis me régalèrent à qui mieux mieux, et toutes nos soirées et nos nuits se passaient ensemble. Le pauvre Wilde surtout avait à me fêter un plaisir qu’il me témoignait de la manière la plus naïve et la plus touchante. Qui m’eût dit que sept ans après il serait enchaîné sur un grabat[1] ! Enfin, il fallut penser au retour. Ce fut à Wilde que je m’adressai. Il me trouva avec quelque peine, mais de la meilleure grâce du monde, dix guinées. Je remontai sur ma bête, et je repartis. J’avais été voir à Niddin, ces Wauchope qui m’avaient si bien accueilli, quand j’étudiais, et j’avais appris que la sœur aînée était dans une petite ville, un bain, si je ne me

  1. Voir Appendice XX, p. 124.