Page:Constant - Le Cahier rouge, éd. Constant de Rebecque.djvu/94

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musée, une copie de la sentence de Charles Ier avec les signatures exactement imitées de tous ses juges, et je regardai avec curiosité celle de Cromwell, qui, jusqu’au commencement de ce siècle, a pu passer pour un audacieux et habile usurpateur, mais qui ne mérite pas de nos jours l’honneur d’être nommé.

Après m’avoir accompagné, je crois jusqu’à Carlisle, mademoiselle Wauchope me quitta, en me donnant pour dernier conseil de ne plus faire de folies pareilles à l’escapade qui lui avait valu le plaisir de me revoir. De là je continuai ma route ayant précisément de quoi arriver chez M. Bridges, où j’espérais trouver de nouvelles ressources, et toujours plus satisfait de mon genre de vie, dans lequel, je m’en souviens, je ne regrettais qu’une chose, c’était qu’il pût arriver un moment où la vieillesse m’empêcherait de voyager ainsi tout seul à cheval. Mais je me consolais en me promettant de continuer cette manière de vivre le plus longtemps que je pourrais. J’arrivai enfin à Wadenho où je trouvai tout préparé pour ma réception. M. Bridges était absent, mais revint le lendemain. C’était un excellent homme, d’une dévotion presque fana-