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Page:Constant - Molière à Fontainebleau (1661-1664), Carro, 1873.djvu/27

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Comme Molière, l’acteur Villequin eut fort jeune la douleur de perdre sa mère, Philiberte Vernet, car douze ans après sa naissance, le 3 mai 1619, l’acte de baptême de son frère Estienne Villequin nous indique que celui-ci est fils de Françoise Harmarin. Son père était donc remarié dès cette époque. Voici d’ailleurs la copie exacte de l’acte de baptême de Estienne Villequin, conservé comme celui de son frère dans les archives de la mairie de Ferrières en Brie.

« Cejourd’hui troisième des susdits mois et an, j’ai baptisé Estienne Villequin, fils de Jehan Villequin et de Françoise Harmarin, qui a esté nommé par Estienne Cochet, l’autre parrain se nomme Jacques Thuillier, et la marraine Françoise Lepic. » (Le curé n’a pas signé.)

(Extrait des Registres paroissiaux de Ferrières, mois de mai 1619.)


Estienne Villequin, le frère consanguin d’Edme Villequin, comédien de Molière, devenu peintre du roi, fut admis à l’Académie de peinture le 21 avril 1663. Il est cité par Félibien, par l’abbé de Marolles, par Mariette qui nous apprend qu’Estienne Villequin était un peintre lourd et d’un genre assez froid, mais non sans valeur et sans réputation.

Edme Villequin, notre comédien, épousa Catherine Leclerc du Rozet ; mais à quelle époque, c’est ce qu’il est encore impossible de préciser, aucun acte constatant ce mariage n’ayant été découvert ; nous savons qu’en 1653, vers le mois de septembre, Edme Villequin et mademoiselle De Brie, sa femme, faisaient tous deux partie d’une troupe de comédiens en représentation à Lyon, et personne n’ignore que c’est du démembrement de cette troupe que celle de Molière s’accrut, par suite de l’engagement des Du Parc et des De Brie.

D’après trois miniatures à l’huile, sur cuivre, et faites à des âges différents, c’était une femme grande, bien faite et fort jolie que cette Catherine du Rozet ; certaine incertitude dans le regard (elle clignait un peu de l’œil gauche) lui donnait des mines fort piquantes, et sa beauté se conserva dans tout son éclat jusqu’à plus de soixante ans, car en jouant encore à cet âge le rôle d’Agnès de l’École des Femmes, rôle qu’elle n’avait pas voulu céder à mademoiselle du Croisy, ses charmes ins-