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maris, à Vaux, le 12 juin 1661 ; un notaire, dans l’École des femmes ; La Ramée, dans le Festin de Pierre ; un garde de la Maréchaussée, dans le Misanthrope ; monsieur Loyal, dans Tartufe, le 5 février 1669 ; un maître d’armes, dans le Bourgeois gentilhomme, à Chambord, le 24 octobre 1670 ; le dieu d’un fleuve, dans Psyché, aux Tuileries, en janvier 1671 ; Nérine, en 1671, puis Scapin, dans les Fourberies de Scapin ; Trissotin, dans les Femmes savantes, peut-être aussi Gros-René, dans l’Étourdi, à partir de 1664, c’est-à-dire lors du départ de Du Parc qu’il remplaça dans la plupart de ses rôles ; enfin, suivant un ancien dessin, il aurait encore joué Sosie, dans Amphytrion.


Rôles de mademoiselle de Brie. — Célie, dans l’Étourdi ; Lucile, dans le Dépit amoureux ; Madelon, dans les Précieuses ridicules ; la femme de Sganarelle, dans le Cocu imaginaire ; Isabelle, dans l’École des maris ; Climène, dans les Fâcheux, à Vaux, le 16 août 1661 ; Agnès, dans l’École des femmes ; Marianne, dans l’Avare et le Tartufe ; Claudine, dans Georges Dandin ; Armande puis Henriette, dans les Femmes savantes, ainsi qu’un grand nombre de rôles, dans les ballets où sa beauté et sa grâce étaient fort appréciées ; enfin Antigone, dans la Thébaïde, de Racine, le 20 juin 1664, à Fontainebleau.


Ainsi, en résumé, à Villequin les rôles de bretteur, de spadassin ; toujours il jouera de fâcheux personnages. À Mademoiselle De Brie, au contraire, engagée dans la troupe pour jouer « le grand tragique et le noble comique, » les personnages sympathiques, doux et conciliants. Impossible après cela de s’étendre davantage sur le caractère et sur les habitudes des deux comédiens dont nous essayons d’esquisser les portraits, Molière les a peints en véritable maître en leur distribuant leurs différents rôles.


Du mariage d’Edme Villequin et de Catherine du Rozet naquirent deux enfants[1] : une fille, Catherine-Nicolle, en 1659, et un garçon, Jean-Baptiste, qui se maria le 3 avril 1691, à la

  1. Nous avons été puissamment aidé dans nos recherches sur les actes de l’état civil que nous allons analyser, par M. Lhuillier, secrétaire-général de la Société d’Archéologie de Seine-et-Marne, auquel nous sommes heureux d’adresser ici tous nos remerciments.