nos moindres potiers : dans la cour, autour de laquelle se trouvent les ateliers, on voit simplement, çà et là, de grands gobelets en grillages de fer, variant de un à six pieds de hauteur ; on y place l’objet à chauffer, entouré de tous côtés de charbon de terre : sept ou huit gaillards rangés autour du brasier avivent le feu avec le plus grand sérieux du monde, à l’aide d’immenses éventails de plumes d’oie : curieux pays, où l’absence de grèves permet encore l’usage de l’éventail comme soufflet de forge ! C’est dans ces fours en plein vent que l’on place le vase une première fois, pour la soudure des cloisons ; une seule cuite suffit alors, mais pour l’émail il en faut trois. Après chacune d’elles, la pièce revient à l’émailleur, qui renforce les couches et comble les vides produits par les boursouflures ; on n’arrive guère cependant à les faire disparaître complètement. Souvent il se produit des piqûres qui déparent les cloisonnés ; elles sont dues à un dégagement de gaz causé pendant la cuisson par l’impureté de l’émail ou par un feu mal conduit. Ce travail est on ne peut plus délicat ; et c’est à cause de la difficulté et de la fatigue de leur métier que
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