Page:Contes allemands du temps passé (1869).djvu/60

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« J’ai trois cousines, dit la jeune fille, et comme elles m’ont obligée, je ne voudrais pas les oublier dans mon bonheur ; permettez que je les invite à ma noce et qu’elles soient assises à notre table. »

La reine et le fiancé lui accordèrent volontiers cette permission.

Or, comme la fête commençait, tes trois femmes entrèrent habillées de vêtements bizarres, et la fiancée dit :

« Bonjour, chères cousines !

— Ah ! dit le fiancé, d’où te vient cette parenté étrange ? »

Il alla auprès de celle qui avait le pied large et lui demanda :

« D’où vient que vous avez le pied si large ?

— De frapper le rouet, dit-elle, de frapper le rouet ! »

Le fiancé alla ensuite à la seconde et lui dit :

« D’ou vous vient cette lèvre pendante ?

— De mouiller le lin, répondit-elle, de mouiller le lin. »

Puis il questionna la troisième :

« D’où vient que vous avez le pouce si plat ?

— De tordre le fil, dit-elle, de tordre le fil. »

Sur quoi le fils du roi, effrayé, s’écria :

« Alors, ma belle fiancée ne touchera jamais à un rouet ! »

De cette façon, jamais plus elle n’eut besoin de filer.